Comprendre les fondements du Mentorat

Assises du Mentorat 2022
Comprendre les fondements du Mentorat

Objectif de l’atelier :
Comprendre les spécificités d’une action de mentorat par rapport à d’autres types d’accompagnement. Identifier les éléments clés pour développer une relation de mentorat positive centrée sur la confiance à partir de la posture et du rôle du mentor. 

 

Intervenants :
Yvon  Chouinard | Conseiller en mentorat, Administrateur de Mentorat Québec
Pauline Guinery-Jeanne | Responsable parrainage et pédagorique – Sport dans la Ville
Julie Tartarin | Directrice de Socrate

 

Le mentor est là pour répondre aux besoins de la personne mentorée. 

Le mentor est une personne qui valorise les efforts du mentoré et confirme l’autre dans ce qu’il ou elle est et ce qu’il ou elle devient. Il n’enferme pas la personne dans ses jugements, ses exigences, ses besoins, ses propres aspirations et désirs.  Il s’intéresse d’abord et avant tout aux centres d’intérêt, aux passions et à la personnalité unique de l’autre.

 

Être mentor, c’est une tâche délicate pour laquelle on doit se préparer.

Nous nous construisons tous dans le regard de l’autre. Le concept de soi étant plus sensible chez certaines personnes, le mentor doit être vigilant et prudent par rapport à ce qu’il peut renvoyer ou refléter à l’autre, par sa présence, ses mots, ses biais inconscients, sa posture, etc. Pour accompagner le mentor dans sa relation et dans la juste posture à avoir, la structure encadrante est là pour le préparer, le former et l’encadrer.

 

Être mentor, c’est prendre le temps de la découverte et être au côté de son mentoré.

Le mentor doit être dans une démarche d’ouverture à l’autre, à son mentoré et ainsi accompagner son mentoré à explorer de nouvelles pistes ou à analyser le chemin parcouru. Il ne fait pas à sa place et ne le presse pas pour qu’il avance plus rapidement. Toutefois, il doit être assez visionnaire pour anticiper les obstacles auxquels son mentoré peut faire face, non pas pour les lever, mais pour lui montrer comment les contourner ou les surmonter. Il devient un motivateur qui suscite la réflexion et l’action et se réjouit ensuite des succès de son mentoré.

 

Le mentor, un interlocuteur privilégié pour le mentoré.

À la différence de l’école, de la famille ou des pairs, le mentor est un pilier externe pour le jeune. Il apporte un regard extérieur, différent des gens qu’il fréquente quotidiennement. Le mentorat permet au jeune de découvrir le monde des adultes, la vie d’un professionnel ou d’un étudiant avant l’heure.  

 

Le mentor s’engage dans une aventure humaine unique et bienveillante.

La richesse d’une relation de mentorat tient entre autre de la flexibilité laissée au binôme pour se construire à son rythme et image. Les mentors font preuve de bienveillance et d’écoute. En fonction de l’âge du mentor, de sa capacité à accompagner, de sa maturité, et de la capacité à recevoir de son mentoré, le binôme va établir son propre calendrier pour découvrir l’autre.

 

Le mentor doit être formé, accompagné et guidé. 

La structure encadrante doit guider le bénévole dans son rôle de futur mentor. Elle doit identifier les compétences spécifiques qu’il ou elle va pouvoir mobiliser dans son engagement, le rassurer dans le rôle qu’il va avoir et l’accompagner dans sa posture de mentor.

 

Être mentor, c’est s’impliquer dans une communication interpersonnelle. 

Une relation de mentorat positive nécessite un juste équilibre entre la convivialité et la démarche de développement et d’apprentissage. Chaque rencontre doit suivre un cadre de suivi, sans qu’il n’y ait une recherche exclusive d’efficacité. Le temps de la détente, de la discussion, de l’interconnaissance permettent aussi l’apprentissage. 

 

Le dialogue mentoral est la clé de voûte de l’évolution de la relation. 

Le mentor doit voir le mentorat comme une forme d’art de la relation où toute personne est unique et que dans cette diversité naît la richesse. Prendre la posture mentorale exige un travail continu sur soi, sur ses habiletés relationnelles et de communication.

 

Pour une relation durable, la création du lien de confiance est essentielle. 

Le mentor doit persister sans insister, il doit laisser le temps pour que la confiance s’installe. Ce signe d’ouverture à l’autre permet d’avancer sur les zones de vulnérabilité et de travailler en profondeur les objectifs du mentoré, les zones de compatibilité et le respect. Des facteurs qui plus généralement favorisent l’engagement durable dans la relation. 

 

Comme le disait Betty Bijvoets, fondatrice de Mentoring Europe “le mentorat touche l’éternité. Vous ne savez jamais quand son impact se termine.

En termes d’impact, il est certain que le mentor ne peut jamais être certain de ce qu’il a laissé dans son sillage. Parfois, c’est une phrase, un conseil, un exemple donné, tant de moments qui deviennent comme des pépites d’or dans la vie des mentorés.