Soutenir les familles dans leur rôle de parents

Assises du Mentorat 2022
Soutenir les familles dans leur rôle de parents

Objectifs de l’atelier :
Comprendre les besoins des familles pour les soutenir dans l’accompagnement à la scolarité de leurs enfants. Identifier à travers des exemples concrets, les facteurs clés pour soutenir les parents et les rendre eux-mêmes acteurs de la réussite de leurs enfants.

Intervenants :
Agnès Bathiany | Directrice générale – Fédération Générale des PEP
Monique Cassol | Conseillère en politique familiales et sociales- CNAF
Chtistelle Leblanc | Chargée de mission prévention de l’illetrisme et soutien à la parentalité – Agence Nationale de la Lutte contre l’illetrisme

 

Des parents en attente des clés de compréhension de l’institution scolaire pour investir leur rôle.

2 parents sur 5 jugent difficile l’exercice de leur rôle d’accompagnement à la scolarité de leurs enfants. Loin d’être démissionnaire, certaines familles ne sont pas à l’aise avec l’institution scolaire et souffrent de ce malaise. Certains parents souhaiteraient pouvoir accompagner davantage leurs enfants, mais se sentent démunis face aux devoirs, face aux questions d’orientation ou face à la gestion administrative que demande l’école. Ils sont en demande de soutien et nécessite de reprendre confiance en eux dans leur rôle de parents.

 

Tous les parents souhaitent la réussite de leurs enfants.

Malgré les parcours compliqués ou les souffrances scolaires vécues, les parents projettent dans l’école l’envie d’un avenir meilleur et souhaitent la réussite de leurs enfants. Celle-ci est réfrénée par leur manque de confiance en leur capacité à accompagner et par leur sentiment d’illégitimité à mener ces missions. Sensibiliser les parents sur leur capacité à accompagner et à apporter un soutien précieux à leurs enfants, contribue à la réussite de leurs enfants.

 

Il faut privilégier les conseils et accompagner les parents vers l’autonomie.

Il est primordial que les acteurs éducatifs adaptent leur communication, qu’ils privilégient des conseils sans jugements plutôt que des injonctions. Il faut démultiplier les canaux de communication pour réussir à capter le parent là où il sera disponible et à l’écoute.

 

La maîtrise de la langue française est un enjeu majeur pour mobiliser les familles vers l’école.

La langue est une des causes majeures qui freine la communication entre la famille et l’école. Certains parents ont peur de se confronter à l’inconnu et à l’incompréhension, ils ont peur d’être stigmatisés et vont tout faire pour se rendre invisibles. D’autre part, l’école à du mal à individualiser cette communication et à l’adapter pour chaque situation.

 

Il faut sensibiliser les acteurs éducatifs aux difficultés rencontrées par les parents.

La communauté pédagogique doit être sensibilisée aux difficultés vécues par les parents et trouver des moyens alternatifs pour les appréhender. Certaines situations peuvent confronter les parents à un manque de compétences et créer le sentiment d’être de mauvais parents. Pour des parents ne pouvant aider leurs enfants dans la lecture, l’exercice peut transmettre un sentiment de double peine : ne pas pouvoir réaliser l’exercice demandé et donc condamner son enfant à l’échec.

 

Le soutien à la parentalité est une politique transverse, multipartenariale.

Le parent est le premier éducateur de l’enfant. Cet universalisme s’inscrit dans la complémentarité d’actions qui existent pour les soutenir. L’accompagnement se prépare avant l’arrivée de l’enfant, pendant et ce jusqu’à la rupture familiale. Il faut être présent dans les moments charnières autres que l’école : santé, justice, culture, finance. Les temps de loisir comme les vacances ou les actions culturelles qui creusent les inégalités, ne sont pas à négliger.

 

Acteurs éducatifs et parents, partenaires dans la réussite des enfants.

Les professionnels de l’enfance, de la jeunesse et du social sont peu sollicités par les parents. Ces acteurs doivent être mobilisés, avant et après l’école. Ils sont un relais supplémentaire qui permet de garder avec les parents, autre que l’école. Ce sont des lieux ressources et d’apprentissage qui peuvent mobiliser les parents vers l’école et faire le pont entre école et parents. 

 

Il n’y a pas d’intervention éducative qui soit efficace si on ne prend pas en compte l’enfant dans toute sa globalité.

Pour apprendre à apprendre, et assurer une continuité et cohérence entre les actions éducatives, il faut mobiliser tous les acteurs qui agissent autour de l’enfant et maximiser la complémentarité de leurs apports. Il est donc nécessaire de développer les synergies entre ces acteurs. Le mentorat est une action qui permet de créer des liens entre différents acteurs et catalyseur des énergies déployées autour de l’enfant.

 

Le mentorat, une action à mener pour l’enfant et avec les parents. 

Pour une relation de mentorat de qualité et positive, la structure encadrante doit accompagner le mentor dans sa relation avec la famille de son mentoré : dialogue respectueux, tenir son rôle et ne pas se substituer au rôle des parents.
En témoignant des réussites du jeune et en impliquant la famille dans les actions réalisées, la structure encadrante et le mentor vont développer l’autonomie des parents qui vont devenir des relais quand la relation prendra fin. L’engagement permet de découvrir l’autre, les lieux qui les entourent et casser des barrières. Les parents bénéficiant d’un mentor peuvent ainsi se remobiliser plus facilement vers l’école.