Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier de terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers plusieurs entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous poursuivons notre série de portraits avec Ramdane Djouadi, chargé d’ingénierie pédagogique chez ZUPdeCO, qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Ramdane Djouadi. J’occupe le poste de chargé d’ingénierie pédagogique au sein de l’association ZUPdeCO depuis maintenant près de trois ans.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
J’ai choisi le métier d’ingénieur pédagogique car il correspond à ma façon de travailler et à ce que je recherchais dans ma vie professionnelle : un équilibre entre créativité, réflexion et pédagogie.
Issu d’un master en didactique des langues (Français Langue Etrangère), j’ai découvert l’ingénierie pédagogique au cours de ma formation, et ça a été pour moi une évidence. J’ai donc poursuivi avec un second master en ingénierie pédagogique pour adultes.
Ma première expérience en alternance comme assistant en ingénierie pédagogique m’a confirmé dans cette voie : j’ai découvert les coulisses de la formation et le travail de conception. Après deux ans d’alternance, j’ai rejoint le service pédagogique de ZUPdeCO, où j’occupe aujourd’hui le poste de chargé d’ingénierie pédagogique.
Quels sont les principaux défis que tu rencontres ?
L’un des premiers défis a été d’adapter nos formations à la diversité des publics que nous accompagnons. Nous nous adressons à la fois à des volontaires en service civique, souvent jeunes (entre 18 et 25 ans) avec des parcours variés, et à des bénévoles qui peuvent être étudiants ou actifs. Cette pluralité implique des besoins différents, et donc des formats pédagogiques adaptés.
Nous devons aussi tenir compte de leurs modalités d’engagement : certains sont à distance, d’autres en présentiel. Cela nous pousse à concevoir des formations en présentiel, en distanciel, mais aussi des parcours e-learning, toujours accessibles et utiles.
Un autre défi important est de réussir à croiser les besoins des mentors (volontaires et bénévoles) avec ceux des élèves qu’ils accompagnent. Il faut donc mener un vrai travail d’analyse pour transmettre aux mentors les bonnes pratiques et outils, adaptés aux réalités du terrain.
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
Dans nos métiers, je pense que c’est important de développer des compétences en conception graphique, même si ce n’est pas toujours au cœur de notre formation. Ça permet de créer des supports plus clairs, plus attrayants, et surtout plus interactifs. Pour ça, je recommande la chaîne YouTube du graphiste BALO. Il partage ses créations et ses process avec simplicité, et c’est une vraie source d’inspiration.
Je recommande aussi de suivre Cécile Golfier sur LinkedIn. Elle partage régulièrement des carrousels très bien faits sur des méthodes, des conseils ou des outils liés à la formation. C’est toujours concret et directement applicable dans nos pratiques.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Ce que j’aime le plus, c’est tout le processus de création pédagogique. Partir d’un besoin, concevoir des activités, articuler la théorie et la pratique, et imaginer des formations qui soient à la fois utiles et engageantes.
Mais ce que je trouve encore plus stimulant, c’est de voir nos formations se concrétiser sur le terrain. Animer une session, observer les réactions, ajuster en direct : il y a un vrai plaisir à voir ses idées pédagogiques prendre vie et évoluer avec les retours des participants.
Un mot pour définir ton métier ?
Je triche un peu, mais je dirais : créativité, transmission et adaptabilité. Pour moi, ces trois dimensions sont indissociables dans les métiers de la formation. L’une ne va pas sans les autres, surtout lorsqu’on conçoit pour des publics aussi divers que les nôtres.
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Avec les volontaires en service civique, on a parfois la chance de les retrouver plusieurs fois dans l’année, au fil des formations. Et au bout de quelques mois, une vraie relation de confiance se crée, à la fois professionnelle et humaine. On sent qu’il y a une dynamique de groupe qui s’installe, les échanges deviennent plus fluides, plus naturels, et les formations prennent une autre dimension.
Ce qui est touchant, c’est que cette belle synergie arrive souvent… juste avant la fin de leur engagement. On est heureux de les avoir accompagnés dans leur parcours, parfois même au-delà de leur mission, et en même temps un peu nostalgiques de les voir partir vers d’autres horizons.
