Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier de terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers plusieurs entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous poursuivons notre série de portraits avec Emelyne Vernet, chargée de la formation des mentors chez Article 1, qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Emelyne Vernet et je suis en charge de la formation des mentors chez Article 1 depuis mai 2021. Principalement, mon rôle est de créer et animer des contenus à distance ou en présentiel. Mais aussi d’accompagner mes collègues dans la prise en main de ces contenus car je ne suis pas la seule à les animer ! Grâce à leur aide, nous pouvons toucher beaucoup plus de mentors.
Je conçois aussi des supports écrits comme des fiches pratiques ou des micro-learnings.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
Ce n’était pas spécifiquement le mentorat que je visais, mais avant tout un poste centré sur la formation auprès d’un public adulte, afin d’explorer d’autres thématiques et de travailler la posture pédagogique un peu différemment. J’ai en effet beaucoup travaillé avec un public jeune par le passé et j’avais envie de changer 🙂
J’ai toujours travaillé dans l’associatif, avec un premier poste en ONG à l’étranger juste après mon diplôme. J’ai occupé plusieurs postes de coordinatrice, très formateurs par leur polyvalence, mais c’étaient surtout les moments d’animation et de création de contenus qui me plaisaient. J’ai donc eu envie de leur donner une place centrale dans mon travail.
Quels sont les principaux défis que tu rencontres ?
À mon niveau, le principal défi est de faire connaître aux mentors toutes les ressources disponibles, et surtout au bon moment.
Nous communiquons beaucoup à ce sujet et leur rappelons régulièrement les informations clés, mais selon la durée de leur mentorat et leur disponibilité, l’accès à ces ressources peut varier.
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
Alors, ce n’est pas très récent mais lors de mes études, j’ai lu Les Héritiers, de Pierre Bourdieu. Il est évidemment très connu mais moi, je ne connaissais pas du tout (je n’ai jamais étudié la sociologie) et ça a été une vraie révélation. Dans la vie de tous les jours, j’ai observé certains des phénomènes qu’il décrit mais je n’avais pas assez de connaissances pour expliquer les liens logiques entre contexte familial et réussite des études.
C’était fait de manière si sobre, si claire et si démonstrative en même temps. Grâce à ce livre, j’ai vraiment eu l’impression de mieux comprendre le monde qui m’entourait, et donc les freins/injustices invisibles que rencontrent certaines personnes, car le constat de Bourdieu reste (malheureusement) très actuel.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
La création et l’aboutissement de cette dernière via l’animation. J’ai l’impression de retrouver mon statut d’étudiante : je fais des recherches, j’organise mes idées, puis je les transmets, un peu comme lors d’un exposé. Il y a une vraie satisfaction à voir le travail évoluer, prendre forme, puis être partagé avec le public.
Un mot pour définir ton métier ?
Je vais me permettre d’en prendre deux : curiosité et réflexion. Car il faut savoir aller chercher des informations, croiser les sources, les « confronter » et parfois se positionner !
Je souhaite que mes formations ne soient pas descendantes mais un moment d’apprentissage partagés, d’échanges de points de vue et de dialogue qui vont nourrir les participants tout comme moi d’ailleurs 😉
Mon premier poste en France était dans une association d’éducation populaire très militante. Mes années chez eux ont profondément ancré en moi l’idée que l’apprentissage par les pairs est essentiel.
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Une anecdote amusante : j’ai une banane Article 1 que j’utilise tous les jours, et c’est toujours drôle quand quelqu’un la reconnaît ! On m’a abordée dans un café, au restaurant et même en vacances dans les Alpes (ça fait sourire mes collègues mais oui, elle est hyper pratique pour les randonnées quand mon sac est plein !) C’est un petit moment de connexion spontané avec des inconnu·es qui sont ou ont été bénévoles.