Accompagner les femmes à prendre leur place dans la société

Assises du Mentorat 2022
Accompagner les femmes à prendre leur place dans la société

Objectifs de l’atelier :
Identifier les moments charnières qui peuvent accentuer les inégalités de genre tout au long du parcours éducatif et professionnel d’une femme. À travers le témoignage de femmes et d’acteurs inspirants, proposer des réponses adaptées et durables pour redonner du pouvoir d’agir à chaque femme et lever les freins auxquels elles doivent faire face. 

Intervenantes :
Mégane Ghorbani | Consultante-formatrice et dirigeante Esfand
Isabelle Pestourie | Marketing Manager WEEM
Iacovina Sclavou | Inspectrice de l’Education Nationale mission « égalité filles-garçons » Académie de Créteil

 

Il faut accompagner la société à laisser de la place aux femmes. Et nous ne changerons pas cette société sans les hommes

Ce n’est pas aux femmes de se préoccuper de trouver leur place, il faut que la société s’adapte et permette aux femmes de s’épanouir et d’accéder à leurs choix. S’intéresser aux obstacles et aux normes sociales qui vont impacter la perception que les femmes ont d’elles-mêmes permettra de développer l’égalité et le respect d’autrui.

 

En France, plus d’1 personne sur 2 a un préjugé sexiste.

56% des français et françaises considèrent que les femmes disposent de certaines capacités que l’on ne retrouve pas chez les hommes. Ce préjugé entraîne la division sexuelle des rôles et donc du travail. 

 

Les catégories “Homme” et “Femme” sont une construction sociale qui va au-delà du sexe biologique de naissance. 

Le genre est un système de bicatégorisation hiérarchisé basé sur la relation de pouvoir qui s’exerce non seulement entre les sexes, mais aussi entre les valeurs et les représentations qui sont associées au masculin et au féminin. Les valeurs d’identité et de représentation de cette identité permettent de remettre en question la binarité.

 

Dès l’âge de 4 ans le pouvoir est associé au masculin plus qu’au féminin.

Certains attributs et compétences sont associées à un sexe plutôt qu’à un autre. Très tôt, on peut observer une division sexuelle qui va progressivement installer un rapport de force entre filles et garçons et qui va influencer la construction de l’identité de chacun.e. Il faut se libérer des rapports de pouvoirs qui s’installent dès le plus jeune âge dont on ne prend pas forcément conscience.

 

Le genre met en exergue les stéréotypes et les discriminations et enferme les femmes dans des rôles sociaux prédéfinis. 

Les femmes et les filles peuvent prendre leurs décisions en fonction des stéréotypes qu’elles ont elles-mêmes intériorisés. Les femmes sont alors souvent rattrapées par l’impact de la socialisation qu’elles ont vécue. Dès l’enfance, en divisant les rôles entre hommes et femmes, ces dernières s’enferment dans des rôles sociaux prédéfinis et s’autocensurent.

En 2020, les filles ne représentent que 13% des élèves de Terminale qui choisissent la spécialité “numérique et sciences informatiques”,  contre 80% en spécialité “humanité, littérature et philosophie”. Malgré de meilleurs résultats obtenus par les filles dans certaines matières, elles s’auto-censurent et ne s’orientent cependant pas dans les filières dédiées qui peuvent paraître plus exigeantes.

 

Il faut repenser la place des figures féminines

Les rôles modèles aident à lever l’autocensure, développer son assertivité, à franchir des portes qui semblaient impossibles à ouvrir et ainsi donnent les chances pour réussir en étant pragmatique dans la prise de risque et la perception des opportunités, en se faisant confiance.

 

Il faut veiller à ne pas créer des relations de déséquilibre avec le mentorat.

Un programme de mentorat entre femmes permet d’assurer qu’il n’y aura pas de relations de pouvoirs basées sur le genre. Il permet de libérer la parole sur des sujets plus sensibles et de transmettre des clés de réussite à partir d’un vécu qui peut être similaire. Quel que soit le mentor, la relation doit être basée sur la réciprocité et l’échange mutuel pour ne pas reproduire des dynamiques de domination. 

 

La formation du mentor, moyen pour ne pas reproduire les stéréotypes.

Dès le début de l’engagement du mentor, la formation permet de le sensibiliser sur les stéréotypes et ainsi ouvrir le champ des possibles. Quel que soit le mentor, une relation de mentorat sera positive et le lien de confiance se développera dès lors que la liberté de chacun sera respectée, que l’approche de chacun sera sans jugement, que le cadre d’échange sera confidentiel. La structure encadrante doit s’assurer tout au long de la relation que des rapports de force ne se reproduisent pas au sein du binôme et accompagner le mentor et le mentoré sur l’égalité de genre.