Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier de terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers plusieurs entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous poursuivons notre série de portraits avec Audrey Serres, chargée de mission mentorat à l’Association des Apprentis de France (ANAF), qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour je m’appelle Audrey Serres, je suis actuellement chargée de mission mentorat à l’ANAF depuis plus d’un an.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours souhaité travailler dans un métier qui “avait du sens” à mes yeux. Mes études en administration économique et sociale et en sciences politiques m’ont véritablement passionnée et c’est tout naturellement qu’à la suite de ces dernières je me suis orientée professionnellement vers le milieu associatif.
Le métier de chargée de mission mentorat a été une véritable découverte et un mélange parfait entre du travail de terrain auprès des binômes et une réflexion permanente dans la création de nouveaux outils pédagogiques ou de transformation de notre programme pour le rendre le plus qualitatif possible.
Quels sont les challenges que tu rencontres ?
- Améliorer en continue notre programme de mentorat à destination des jeunes ayant un projet d’alternance. Cela passe notamment par une sensibilisation des mentors aux différents enjeux et problématiques que peuvent rencontrer les jeunes lors de leur orientation professionnelle.
- Trouver la bonne posture à adopter pour les référents mentorat : être bien identifiée par le binôme afin de les accompagner en cas de besoin, rester en retrait pour permettre au mentor et au mentoré de créer un duo de confiance.
- Adapter le programme de mentorat pour qu’il puisse correspondre à tous les jeunes qui en auraient besoin : quel que soit leur niveau d’étude, les freins qu’ils rencontrent ou leur situation personnelle. Tous méritent d’être accompagnés et pris en compte.
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
Le dernier film que je suis allée voir au cinéma et qui m’a beaucoup marqué s’appelle “Vingt Dieu” de Louise Courvoisier. Il éclaire de façon touchante et juste la beauté des métiers artisanaux souvent moins mis en avant, et pour lesquels les jeunes entament souvent des études en alternance.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Ce que j’aime le plus dans mon travail c’est la diversité de ses missions, et la variété de personnes avec lesquelles je suis en contact. Chaque réunion d’équipe, appel avec un de mes binômes ou échange avec un partenaire extérieur est unique et me permet de travailler sur des enjeux différents. J’apprécie également beaucoup le métier car il me permet de voir l’impact concret et direct que notre programme peut avoir sur un jeune qui souhaite travailler sur son orientation professionnelle.
Un mot pour définir ton métier ?
J’aime utiliser le mot assez simple d’ “accompagnement” pour définir mon métier. En effet, il s’agit du terme que je mets le plus en avant lorsque je m’adresse à ma communauté de bénévoles et de mentorés. Ce terme permet de mettre en avant aussi bien l’accompagnement que je propose à tous mes binômes pour les aider à mettre en place un parcours de mentorat le plus cohérent et utile possible, que l’objectif même de notre programme de mentorat à l’ANAF : accompagner un jeune dans son projet d’alternance, afin qu’il atteigne ses objectifs et qu’il réussisse à s’autonomiser.
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Un de mes souvenirs marquants a eu lieu lors d’un appel avec un des mentors qui est bénévole dans notre association depuis plusieurs années. Ce dernier me donnait des nouvelles de deux de ses anciens mentorés. Les deux avaient débuté le programme, persuadés qu’ils ne trouveraient jamais d’alternance et qu’aucune entreprise ne voudrait les embaucher. À la fin des six mois, les deux jeunes ont obtenu un contrat d’alternance et ont pu poursuivre leurs études. La fierté dans la voix du mentor et la joie qu’il partageait avec ces deux personnes m’avait beaucoup émue. Il était à la fois fier d’eux, mais aussi fier de lui, de savoir que tout ce qu’ils avaient mis en place pendant plusieurs mois avait fini par fonctionner.