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Entretien avec Christelle Tourrès Colet, responsable fundraising et philanthropie chez Proxité

Publié le 26 mai 2025

Derrière chaque binôme mentor-mentoré, une multitude de métiers œuvrent pour faire du mentorat une réussite et en garantir sa qualité. À travers plusieurs entretiens réalisés auprès de professionnels engagés dans nos organisations membres, nous mettons en lumière celles et ceux qui rendent le mentorat possible. Nous poursuivons notre série de portraits avec Christelle Tourrès Colet, responsable fundraising et philanthropie chez Proxité, qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.

Peux-tu te présenter ? 

Bonjour, je m’appelle Christelle Tourrès Colet, je suis responsable fundraising et philanthropie chez Proxité depuis quatre ans et demi.

Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ? 

J’ai fait des études de philosophie, durant lesquelles je me suis particulièrement intéressée aux liens entre l’histoire des sciences/savoirs/représentations, la constitution et l’évolution des discours normatifs (notamment sur le corps), et les conséquences (identitaires, bioéthiques, politiques et sociales) de cette normativité sociale sur les parcours de vie des individus et groupes marginalisés.

En parallèle de cette formation universitaire, je me suis engagée bénévolement dans plusieurs projets associatifs (démocratisation de la philosophie, santé des élèves scolarisés dans des unités pédagogiques pour élèves allophones nouvellement arrivés (UPE2A)), à la suite desquels j’ai décidé de me former en gestion de projet. J’ai choisi le métier de fundraiser car il me permettait de passer de la critique à l’action sociale, de m’engager professionnellement dans des projets d’utilité sociale.

Quels sont les challenges que tu rencontres ? 

La logique des appels à projets (AAP) ponctuels, qui peuvent générer une perte de temps pour les structures financées. Le temps de travail passé à concevoir et à instruire ces AAP pourrait être mis à profit pour concevoir davantage de projets en consortium ou de fusions de certains acteurs afin de maximiser l’impact social des projets. De fait, avec cette logique d’AAP ponctuels, ces acteurs se retrouvent quelquefois mis en concurrence et dispersent leurs efforts. Ceci étant dit, j’observe que de plus en plus de financeurs ont conscience de l’importance de privilégier les financements pluriannuels, et les AAP – quelles que soient leurs modalités – sont tout de même des soutiens concrets qu’il faut saluer, en continuant à sensibiliser sur la nécessité de s’engager durablement pour apporter des solutions pérennes aux besoins sociaux identifiés.

Il faut également continuer à sensibiliser tous les acteurs (de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) mais aussi du grand public) sur la nécessité de financer les frais de fonctionnement, pour lesquels on retrouve quelquefois un pourcentage maximum accepté par projet, indépendamment de la nature de l’activité financée. Pour pouvoir proposer des projets ambitieux, pérennes, évalués régulièrement et réplicables, il faut pouvoir dégager du temps de réflexion, recruter et retenir des ressources humaines, se doter d’outils de pilotage performants… c’est-à-dire financer ces fameux frais de fonctionnement. Arthur Gautier, professeur associé à l’ESSEC Business School et titulaire de la Chaire Philanthropie de l’ESSEC) l’explique très bien dans son article “En finir avec le sophisme des frais de fonctionnement et de collecte” : « 100% des dépenses qui vont aux bénéficiaires, c’est possible lorsqu’on pratique l’aumône… mais est-ce suffisant pour résoudre à grande échelle des problèmes complexes ?” 

As-tu une ressource / recommandation à partager ? 

Pour continuer à diffuser la bonne parole sur les challenges évoqués plus haut et arrêter d’alimenter le Nonprofit Starvation Cycle : la conférence TED de Dan Pallota, entrepreneur, auteur et militant américain, intitulé “The way we think about charity is dead wrong” (2013) et l’avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) intitulé “Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique” (mai 2024).

Pour continuer à agir et à avancer avec le plus de discernement, d’efficacité et de sérénité possible dans un contexte compliqué : l’éthique stoïcienne. Je pense en particulier à cette phrase attribuée à Marc Aurèle, empereur et philosophe romain : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais surtout la sagesse de distinguer l’un de l’autre. » 

Pour développer l’esprit critique, les compétences démocratiques, l’empathie, l’ouverture et le dialogue interculturel dès le plus jeune âge : La philosophie avec les enfants. Un paradigme pour l’émancipation, la reconnaissance, la résonance d’Edwige Chirouter (2022), professeure de philosophie et titulaire de la Chaire Unesco « Pratiques de la philosophie avec les enfants : une base éducative pour le dialogue interculturel et la transformation sociale ».

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ? 

Pouvoir contribuer concrètement à la réalisation d’un projet qui a des impacts positifs sur les trajectoires des jeunes mentorés, et qui, au-delà des objectifs scolaires et professionnels atteints, leur (re)donne confiance en eux, les outille pour mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent, développer leur autonomie et leur pouvoir d’agir.

Mais aussi découvrir et échanger avec une diversité de parties prenantes : partenaires publics et privés, collègues qui mettent en œuvre le projet, bénévoles engagés, autres structures de l’ESS…

Un mot pour définir ton métier ? 

Agilité.

As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ? 

Au-delà de la joie partagée quand des financements sont obtenus, je pense aux rendez-vous durant lesquels toutes les parties prenantes d’un projet sont réunies (équipes internes, partenaires financiers et opérationnels, bénévoles engagés, jeunes mentorés…). Ces moments de rencontres et d’échanges, qui favorisent le dialogue et la compréhension mutuelle entre des acteurs sociaux quelquefois éloignés les uns des autres, me reboostent toujours et offrent leur lot d’anecdotes !

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