Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier de terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers plusieurs entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous poursuivons notre série de portraits avec Bertrand Pouget, directeur méthodologie, formations, impact et qualité au sein de Twoo – Grandir avec le mentorat, qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Bertrand Pouget, je suis directeur méthodologie, formations, impact et qualité au sein de Twoo – Grandir avec le mentorat depuis neuf ans. Notre mission est d’accompagner par le mentorat les entrepreneurs et les salariés dans leur développement personnel et leur insertion professionnelle. Pour cela, l’association porte trois marques :
- Rezoo : accompagne tous les entrepreneurs en phase de croissance dans leur développement personnel pour les accompagner dans les défis qu’ils rencontrent
- Moovjee : accompagne les jeunes entrepreneurs de 18 à 30 ans et promeut l’entrepreneuriat jeune
- Woork : accompagne les jeunes au cours de leur première expérience professionnelle salariée afin de leur fournir tous les atouts pour un emploi durable et une autonomie financière plus rapide (programme lancé en 2024).
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
C’est une histoire de rencontres !
J’ai eu la chance d’effectuer mon stage de fin d’études au Québec, auprès d’un organisme qui a inventé le mentorat pour entrepreneurs et j’ai beaucoup aimé cet accompagnement que je découvrais, car différenciant et centré sur l’humain, ainsi que les personnes qui le portaient.
À mon retour en France, j’ai gardé cette approche que j’ai cherché à appliquer dans le quotidien de mes postes (je suis passé par deux associations qui sensibilisaient les jeunes à l’entrepreneuriat), mais aussi à l’intégrer dans la méthode des accompagnements proposés.
Je connaissais l’association Twoo et ses fondateurs car nous évoluions dans le même écosystème et étions partenaires. Rejoindre l’association a été une évidence. J’ai été heureux de pouvoir me réimpliquer véritablement dans le mentorat afin d’offrir l’opportunité à toujours plus de monde de bénéficier de cet accompagnement. J’y ai commencé en tant que responsable de l’accompagnement puis ai accompagné la montée en puissance de l’association en digitalisant le processus de matching et de suivi de la relation mentorale (tout en gardant l’humain au cœur des décisions dans le processus), pour arriver à mon poste actuel.
Quels sont les principaux défis que tu rencontres ?
Le mentorat, c’est avant tout une méthodologie et un cadre spécifique qui en assurent non seulement le bon fonctionnement mais surtout le véritable impact aussi bien pour le mentoré que pour le mentor.
Le principal défi est de garder ce cadre parce qu’il est inlassablement questionné par les binômes qui débutent le mentorat, qui aimeraient avoir des conseils et qui ont du mal, avant de commencer, à comprendre comment la méthode les aidera à progresser. Et c’est particulièrement vrai dans un monde aussi secoué qu’en ce moment où tout le monde veut aller vite et avoir une réponse immédiate, plutôt que de faire confiance au temps long qui inscrit une transformation dans la durée. Garder le cadre et innover avec son temps sont de vrais défis au quotidien.
Il faut également s’assurer que les mentors ont bien compris la méthodologie et les mentorés ne doivent pas craindre de refuser un mentor dont la posture ne correspond pas à leurs attentes. Il faut alors savoir proposer une autre forme d’engagement auprès de l’association.
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
Je vous invite à visionner l’épisode 152 « Le mentorat ou l’art de donner des ailes » du podcast 40 nuances de Sista.
Ce sont les valeurs portées par Bénédicte (co-fondatrice et directrice générale de Twoo), sa personnalité et son engagement au quotidien qui m’ont convaincu de rejoindre l’association, et quel plaisir de le vivre tous les jours. Et pour partager une recommandation, je dirais que la valeur forte du mentorat, c’est la confiance. En l’autre et en soi. Le premier pas pour aller vers le mentorat est d’être convaincu que l’on peut avoir confiance en soi. Ça s’apprend, le mentor est là pour ça.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
De constater chaque jour la force du mentorat et son impact sur les mentorés mais aussi sur les mentors. À travers les formations, les témoignages au fil de la relation mentorale, les échanges et les bilans d’accompagnement, je vois l’évolution chez le mentoré. De nombreux mentors nous indiquent également changer leurs propres pratiques au quotidien en s’inspirant de leur rôle de mentor et/ou des leurs échanges avec leur mentoré. Et le plus intéressant c’est qu’ils nous sollicitent pour démarrer un nouveau mentorat rapidement !
Et lorsque nous formons des personnes, il y a toujours ce moment où on voit que, ça y est, elles ont eu le déclic de ce qu’était le mentorat et prennent conscience de sa puissance. Je sais à ce moment-là que ce seront de très bons ambassadeurs du mentorat.
Un mot pour définir ton métier ?
Je dirais « rencontres”. C’est un métier où l’on ne peut pas être seul, je suis constamment en relation avec différentes parties prenantes. C’est la richesse de ces rencontres, la richesse des échanges qui permettent de questionner, compléter, innover, avancer !
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Le mentorat crée un lien intime dans la communauté des mentors et mentorés. Chacun se parle presque sans filtre, parce qu’il a confiance dans ce partage des valeurs.
Dans le cadre des vidéos de formation que nous réalisons, nous faisons témoigner des mentors et des mentorés pour qu’ils racontent ce vécu très personnel de la relation mentorale. L’un de ces témoins a été très surpris, lors d’un événement, que tout le monde vienne le voir en lui disant : “mais on se connait, on a déjà échangé !” sans se rappeler du cadre de leur échange. Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’il a réalisé que c’était à travers les vidéos ! Il avait réussi à créer ce lien intime avec tous ceux qui avaient suivi cette formation en ligne !










