Mentorat et inégalités territoriales

Assises du Mentorat 2021
Mentorat et inégalités territoriales

Objectifs de l’atelier :  identifier les indicateurs d’impact spécifiques au mentorat et apprendre à évaluer son action à partir de deux exemples internationaux. Réfléchir à la meilleure façon d’adapter ces indicateurs à la réalité de l’action en France.

Animation : Rose-Marie YONIS, Mélodie CVETANOVIC et Lola BROUARD de NQT

Intervenants :

  • Véronique CHURCH-DUPLESSIS – Directrice recherche et évaluation MENTOR CANADA
  • Mar AVENDANO – Consultante en action sociale et Coordinatrice de projets chez la Coordinadora Mentoria Social.
  • Eymeric MINUEL – Délégué Régional Bourgogne Franche-Comté – AFEV
  • Catherine PETROVIC – Vice-Présidente et marraine NQT, directrice RSE Siemens

 


Éléments clés évoqués :

 

 

Les principes qui font la qualité d’un programme de mentorat se composent d’un bon équilibre entre flexibilité et besoins universels.

 

Pour évaluer si un programme de mentorat est de qualité, il faut identifier les principes universels fondés sur l’expérience et l’expertise des professionnels terrain, identifier les valeurs qui motivent la plupart des programmes de mentorat et tenir compte des enseignements issus de la recherche. Ces principes au cœur de la qualité des programmes de mentorat doivent pouvoir s’adapter aux réalités locales et aux besoins des publics cibles.

 

 

Les pratiques standardisées permettent de réduire les écarts entre les expériences de mentorat et minimiser les dommages. 

 

Pour identifier les indicateurs de qualité, il faut inclure les professionnels et former une communauté de pratique qui valide et contraste ces indicateurs. Il faut aussi tenir compte de ce qui se passe sur le terrain pour être moins normatif.

Le mentorat provoque des rencontres. Les professionnels veillent au bon développement de cette relation et doivent en minimiser les dommages, offrir les chances à tous les participants d’avoir accès à un même service de qualité.

 

 

Le mentorat est une action vivante qui évolue rapidement. Sa qualité doit être revue avec une approche progressive qui s’équilibre entre les pratiques probantes et l’innovation. 

 

Les indicateurs de qualité ne doivent pas freiner l’innovation et le développement des programmes de mentorat sur le terrain. La réalité et les besoins spécifiques peuvent faire évoluer rapidement les programmes. Il faut donc mettre en place un processus itératif au cœur de l’approche qualitative, qui elle doit être vivante et changer en fonction des pratiques. Les indicateurs de qualité doivent être revus souvent.

 

 

Respecter les normes de qualité apporte du pouvoir d’agir aux professionnels qui font du mentorat. 

 

La qualité de l’action est une inquiétude partagée par tous les professionnels qui font du mentorat. S’auto-évaluer est une démarche indispensable qui permet d’avoir un diagnostic sur l’action et d’identifier les marges de progression pour s’améliorer. Ce processus d’audit basé sur l’équilibre entre expérience terrain et résultat scientifique apporte du professionnalisme et du pouvoir d’agir aux équipes techniques.

 

 

Les partenaires sont essentiels pour maximiser l’utilité du mentorat et préciser les besoins et l’impact attendu sur le jeune mentoré. 

 

Une action de mentorat se base sur la confiance commune établie au sein du binôme. Cette confiance est possible quand tous les acteurs impliqués dans la relation mentorale partagent les mêmes objectifs.

Pour démarrer une action de mentorat sur un territoire, il faut prendre le temps de poser les bases d’un développement de qualité et identifier les questions essentielles qui définissent l’action. Il faut impliquer les partenaires dans l’identification des besoins et établir ensemble l’utilité du mentorat pour le public cible. Il est important de trouver le bon équilibre entre l’adaptation des actions tout en restant fidèle à son action. Trouver une posture d’humilité tout en déterminant la richesse de l’action proposée.  Il est indispensable par la suite de rendre le programme accessible et de communiquer avec les parties prenantes.

 

La formation des mentors et la durée de l’engagement sont des éléments qui maximisent la qualité d’une relation de mentorat.  

La formation permet de sensibiliser les mentors à leur action et à l’importance de leur engagement. Le suivi de la relation de mentorat par des professionnels permet d’accompagner le mentor dans ses besoins et faire évoluer ensemble les objectifs. Il faut créer cette dynamique dès le départ.

 

 

Pour répondre aux besoins du public cible, quelle que soit l’urgence, il faut avoir identifié en amont les éléments de réussite.  

 

Pour garder la qualité des actions de mentorat tout en répondant à une ambition d’essaimage, il faut identifier les éléments qui définissent la qualité de son action. Dans ce sens, les liens avec les partenaires et les autres structures associatives sont indispensables.

 

 

Il n’y a jamais de risque zéro, le mentorat est une aventure humaine. 

 

Les dommages que peut provoquer une action de mentorat mal encadrée sont nombreux. Les relations qui se terminent prématurément, peuvent rompre le lien de confiance entre le jeune et le monde des adultes. Il y a un risque de générer un sentiment d’abandon. Si les objectifs ne sont pas bien définis, on peut générer de la dépendance au lieu de l’autonomie. Tout cela peut être combattu avec des standards de qualité qui aident à minimiser le risque que ces conséquences non désirées se développent.

 

PERSPECTIVES POUR LE COLLECTIF MENTORAT :

  • Offrir une assistance technique pour les structures qui souhaitent améliorer la qualité de leurs programmes de mentorat.
  • Mettre en place un label qualité qui permet d’évaluer la qualité des programmes de mentorat.
  • Identifier les bons outils et les bonnes ressources pour accompagner la conduite du changement au sein des structures.
  • Épauler les programmes dans l’essaimage de leurs actions avec des process standardisés.

 

(Propos recueillis par Fiona Soler Harroche)