Le 31 janvier dernier, les associations issues du Collectif Mentorat accompagnées de leurs mentors et mentorés avaient pu rencontrer Gabriel Attal à l’occasion du #ThankyourMentorday. A la suite de cette soirée d’échanges et de témoignages, nous avons souhaité l’interroger quant à sa vision du mentorat.
En quoi le mentorat est-il important pour vous ?
Pour moi le mentorat se situe au carrefour d’énormément d’enjeux sociétaux. Evidemment ceux de l’insertion, de l’émancipation et de l’épanouissement des jeunes. On a besoin que les jeunes puissent être accompagnés, conseillés, qu’on puisse les aider à élargir le champ de leurs possibles, à prendre confiance en eux, à développer un réseau.
Le mentorat répond aussi aux fractures qui traversent notre société. Développer le mentorat, c’est développer une société où les Français se parlent et s’entraident davantage, sont plus solidaires les uns des autres, bref, une société où l’on vit mieux ensemble. Moi je crois beaucoup au mentorat. Il peut passer par un accompagnement scolaire, mais aussi par un accompagnement humain tout simplement, qui transmet de la confiance et qui ouvre un chemin. C’est une relation différente de celle qu’on peut avoir avec ses parents ou ses professeurs. Le mentorat c’est aussi un gain formidable à la fois pour les jeunes mentorés et les mentors eux-mêmes. Pour le mentoré, je l’ai dit, c’est l’élargissement du champ des possibles, des idées, de la confiance, un réseau. Pour le mentor, c’est le sentiment d’utilité sociale qui est tellement important dans notre société, mais c’est aussi développer de nouvelles compétences, apprendre de cette relation avec le mentoré. C’est donc un gain absolument formidable pour l’ensemble de la société.
Quel regard portez-vous sur le constitution du Collectif Mentorat ?
Parce que je crois fortement au mentorat, j’ai décidé de réunir les association porteuses de cette dynamique dans nos territoires et elles ont décidé de se constituer en collectif. Au total, ces associations accompagnent chaque année 22 000 jeunes. C’est un engagement quotidien tellement nécessaire pour ces milliers de jeunes qui voient leurs destins changer grâce à l’action des bénévoles et des associations, qui agissent partout sur le territoire.
La logique de ce collectif, c’est de mettre en synergie ces associations, d’échanger des conseils, de regarder ensemble comment être plus efficace et comment permettre à davantage de jeunes de bénéficier du mentorat. C’est travailler main dans la main, car quand on agit en silos on est moins efficaces que quand on travaille ensemble. Je tiens donc à saluer cette initiative et espère et crois vraiment que ce collectif saura rassembler de plus en plus de parties prenantes.
Le mentorat, un droit pour tous?
C’est notre ambition ! Nous la partageons. Il ne s’agit pas de dire que tous les jeunes seraient obligés d’être mentoré. Mais en tous cas, dans la société idéale que j’imagine et je sais que je partage ce rêve avec beaucoup d’entre vous et les associations, c’est que tous les jeunes qui le souhaitent, qui en ressentent le besoin, puissent avoir le droit à bénéficier d’un mentor, d’avoir quelqu’un qui leur tend la main et permet de les accompagner. C’est pourquoi je souhaite que d’ici à 2020, nous ayons doublé le nombre de jeunes mentorés. C’est pourquoi nous allons travailler ensemble à travers ce collectif. Il faut identifier les leviers qui permettent de développer davantage le mentorat. Il y en a dans les associations mais aussi dans les services de l’Etat et c’est pourquoi je suis particulièrement impliqué sur ce sujet. Puisque évidemment, à travers le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, avec Jean-Michel Blanquer, nous allons porter cette politique avec les associations. Un certain nombre de thématiques ont été identifiées et le collectif travaille sur ces différents sujets pour que dans les prochains mois, nous puissions avancer au service des jeunes, des familles, et surtout au service de l’ensemble de la société.