Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier de terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers plusieurs entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous poursuivons notre série de portraits avec Jérémy Arnault, chargé de mentorat chez Arpejeh, qui a accepté de répondre à nos questions ! Retrouvez les portraits précédents ici.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Jérémy Arnault et je suis chargé de mentorat au sein de l’association Arpejeh depuis presque 2 ans. L’association Arpejeh propose d’accompagner les jeunes en situation de handicap dans la construction de leur parcours professionnel. Parmi les actions que nous déployons, les jeunes peuvent se positionner sur notre programme de mentorat.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
Professionnellement, j’ai eu la chance de toujours allier les sujets qui me tiennent à cœur : jeunesse, handicap, accessibilité et engagement. Mon parcours, de l’éducation nationale à l’enseignement supérieur en passant par l’interministériel, m’a permis cela et il était naturel de revenir à un moment donné vers le milieu associatif.
Quels sont les challenges que tu rencontres ?
- Proposer le mentorat aux jeunes en situation de handicap sans venir créer un nouveau « dispositif » et une confusion. Les jeunes en situation de handicap ont déjà un grand nombre d’acteurs qui peuvent intervenir dans leur vie, chez Arpejeh, le rôle du mentor est uniquement sur le volet insertion professionnel et orientation.
- Indiquer aux jeunes en situation de handicap qu’ils peuvent bénéficier de notre programme de mentorat s’ils le souhaitent. Néanmoins, s’ils privilégient une autre association non positionnée spécifiquement sur le sujet du handicap, ce n’est pas un problème. L’objectif est que l’ensemble des associations puissent répondre aux besoins des jeunes en termes d’accessibilité permettant un choix conscient et réfléchi des jeunes et de l’association qu’ils souhaitent privilégier.
- Permettre via le programme de mentorat de faire avancer la connaissance et la perception des mentors sur le sujet du handicap. Qu’ils deviennent au sein de leurs entreprises/administrations des relais et des ambassadeurs du sujet.
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
Le documentaire « Crip Camp » permet, à travers ce lieu de vacances destiné aux jeunes en situation de handicap ouvert dans les années 1960 aux Etats-Unis, d’avoir des discours de jeunes concernés par une situation de handicap. Nous constatons assez vite que beaucoup de leurs questionnements ne sont pas liés au handicap mais bien autour des réflexions que peut se poser la jeunesse. Cela illustre bien ce que nous voulons transmettre aux mentors : avant d’être des jeunes en situation de handicap, ce sont des jeunes.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Les rendez-vous de présentation ! Le premier moment au cours duquel, le jeune et le mentor se rencontrent. La plupart du temps, le stress est palpable et des deux côtés. Mais souvent, la discussion s’enclenche très vite et je ne deviens que spectateur de cette rencontre. Une sensation assez incroyable !
Un mot pour définir ton métier ?
J’utilise souvent le terme de facilitateur. Notre objectif est d’être une « carte supplémentaire » dans le parcours des jeunes afin qu’ils n’aient plus besoin de nous. L’objectif est l’autonomie, l’émancipation et la saisie des droits pour les jeunes concernés. Nous venons proposer notre action souvent dans les périodes de transition : lycée vers l’enseignement supérieur / enseignement supérieur vers emploi afin de sécuriser ces périodes de transition qui peuvent être complexes.
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Il est arrivé que certains mentors, après un engagement dans notre programme, décident eux-mêmes de débuter une reconnaissance de leur handicap. Certains mentors pouvaient être concernés par une situation et le fait d’accompagner un jeune, de constater que les regards dans la société avaient évolué et que des ressources existaient, leur a permis de lancer les démarches.