Les chargés de mentorat œuvrent chaque jour pour que le parcours des binômes mentor-mentoré se déroule au mieux. Métier du terrain, nous souhaitons vous présenter ces acteurs au cœur de la relation mentorale à travers une série d’entretiens réalisés auprès des spécialistes du mentorat de nos organisations membres ! Nous ouvrons le bal avec le portrait de Judith Prost, de l’association Kodiko.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour je m’appelle Judith PROST, je suis responsable mentorat et bénévoles Ile-de-France chez Kodiko depuis quelques mois. Avant cela, j’ai accompagné pendant 2 ans des bénéficiaires réfugiés de Kodiko en tant que cheffe de projet territoriale.
Pourquoi avoir choisi ce métier ? Quel est ton parcours ?
J’ai fait une licence de droit à l’école européenne de droit de Toulouse et à Buenos Aires. J’ai ensuite fait un master en relations internationales à l’IEP de Grenoble. Bien que mon travail ne soit pas directement lié à mes études, j’avais un intérêt pour les questions migratoires et les politiques publiques. J’ai intégré l’association Kodiko pour m’investir dans l’accompagnement des personnes réfugiées. Ensuite, j’ai souhaité travailler dans le mentorat pour sensibiliser les entreprises aux enjeux d’intégration de notre public.
Quels sont les challenges que tu rencontres ?
Ce n’est pas toujours facile d’aider les bénévoles et accompagnateurs à avoir une approche interculturelle dans l’accompagnement des personnes réfugiées ! Il y a souvent des malentendus à cause de différences culturelles, des différences de codes (d’où le nom de l’association, Kodiko voulant dire « code » en grec !).
As-tu une ressource / recommandation à partager ?
S’adapter à la personne qu’on accompagne, notamment en ce qui concerne les objectifs de l’accompagnement. De plus, il ne faut pas hésiter à échanger sur les moyens de communication, la fréquence des échanges, l’objectif des rendez-vous, etc. Et ne pas partir du principe que quelque chose est évident, alors qu’il ne l’est peut-être pas pour notre interlocuteur ! Il vaut mieux sur-communiquer pour être sûr que vous êtes sur la même longueur d’onde et pour que le mentoré ait l’espace de s’exprimer.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?
Sensibiliser et former les mentors à l’accompagnement des réfugiés Kodiko : enjeux du parcours migratoire, freins à l’intégration en France, différences culturelles, posture du mentor, etc.
Un mot pour définir ton métier ?
J’accompagne les accompagnateur-rices !
As-tu un souvenir à nous partager et/ou une anecdote à nous raconter en rapport avec ton métier ?
Durant la soirée de clôture de notre dernière promotion, nous avons pu écouter deux témoignages : l’un d’un binôme mentor/mentoré qui était heureux d’avoir travaillé ensemble pendant plusieurs mois, et l’autre d’un ancien mentoré qui avait trouvé une formation plusieurs mois après la fin du programme Kodiko. Cela montre qu’un accompagnement peut avoir un impact sur le long terme et qu’il aide à la prise d’autonomie des mentorés !