Le mentorat, un outil puissant pour lutter contre les inégalités 

Le Comité européen des régions a adopté en séance plénière un avis sur : « Le mentorat, un outil puissant et concret pour l’Europe de demain. »

Les politiques européennes ont un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre les inégalités de parcours. En cette année européenne des compétences 2023, le mentorat, Grande cause nationale française, est aussi mis en avant à l’échelle de l’Union européenne.

Le Comité européen des régions, un acteur engagé

Le Comité européen des régions (CdR), porte-voix des régions et des villes au sein de l’Union Européenne, s’est réuni le 10 octobre 2023 lors de sa 157ème plénière à Bruxelles pour adopter un avis en faveur du mentorat. 

Il souligne que les États membres se sont engagés à fournir un soutien basé sur les besoins pour améliorer les perspectives d’emploi en mettant en place des politiques inclusives, impliquant la reconnaissance des compétences formelles et informelles, pour favoriser l’éducation, la formation et l’apprentissage.

Il soutient également que le mentorat fonctionne de manière comparable pour différents sujets, groupes cibles, objectifs et organisations malgré les différences de contexte culturel, traditionnel et juridique entre États membres.

L’impact positif du mentorat sur la société

L’avis adopté attire l’attention sur les effets positifs du mentorat en termes d’autonomisation personnelle et professionnelle. C’est aussi un facteur essentiel pour la cohésion sociale qui permet l’engagement citoyen.

Le Comité européen des Régions prend notamment la France en exemple pour illustrer les effets concrets que peut avoir le mentorat sur le parcours des jeunes. Selon un rapport d’information du Sénat datant du 23 septembre 2021, le mentorat a réduit de 30% le risque d’abandon scolaire dans les premières années d’études supérieures et a augmenté de 18% les chances de trouver un emploi six mois après avoir terminé leurs études. Il est aussi souligné dans l’avis que la structuration du Collectif Mentorat a permis de consolider l’écosystème français et a amplifié l’impact d’un plaidoyer dans les politiques publiques.

Le comité accueille d’ailleurs chaleureusement la décision du gouvernement français de faire du mentorat l’une de ses principales priorités à travers la Grande cause nationale 2023.

“Le mentorat ne transforme pas uniquement la jeunesse, il transforme la société, brisant les préjugés liés à l’âge, à l’origine, au genre, à l’éducation, aux quartiers les plus défavorisés et au monde du travail. Ne pas exploiter un tel outil à travers l’UE, notamment en cette période de transition numérique et énergétique, ainsi que face à l’accroissement des flux migratoires, serait inexplicable. C’est en substance ce que j’ai souhaité communiquer aux décideurs européens, nationaux et infranationaux”, témoignage Anne Rudisuhli, membre du CdR et rapporteure de l’avis.

Des recommandations précieuses à toutes échelles

Anne Rudisuhli est déterminée à créer une culture du mentorat dans les territoires européens. Elle appelle la Commission européenne, les États membres et les collectivités régionales et locales à soutenir financièrement le mentorat pour qu’il puisse être présent largement dans tous les programmes d’éducation et de formation professionnelle.

Le Comité européen des Régions propose en ce sens de nombreuses recommandations visant à promouvoir le mentorat à travers des initiatives européennes et nationales et de ce fait améliorer son accessibilité.

Aussi, plusieurs recommandations visent à développer un label de qualité pour le mentorat garantissant le professionnalisme, la performance et l’efficacité des programmes dans toute l’Union européenne. 
Enfin, le Comité européen des Régions encourage la création d’un réseau européen de mentorat favorisant les rencontres et l’échange de bonnes pratiques, à l’image de l’organisation du Sommet européen du mentorat qui se tiendra à Paris en avril 2024